La sonorité n’est pas l’intensité: le cas des diphtongues dans une langue tonale
Yunzhuo Xiang, Jiayin Gao, Cédric Gendrot
Résumé : Cette étude explore le lien entre la sonorité et l’intensité dans la production des diphtongues ouvrantes et fermantes en mandarin de Pékin. Étant donné qu’une voyelle ouverte est considérée comme plus sonore qu’une voyelle fermée, nous nous attendons à constater une augmentation d’intensité dans une diphtongue ouvrante et une diminution d’intensité dans une diphtongue fermante. Or, nos résultats, basés sur les modèles GAMM (modèles additifs généralisés à l'effet mixte) révèlent un pattern différent de nos attentes : la dynamique d’intensité au sein de la diphtongue n’est pas liée à l’aperture vocalique. En revanche, conformément aux études précédentes, nous trouvons une corrélation positive entre la F0 et l’intensité. Nous interrogeons ainsi sur la validité de définir la sonorité à base de l’intensité seule. Enfin, nous discutons du rôle de la F0 dans la définition de la sonorité et l’apport de notre étude pour modéliser la sonorité dans une langue tonale.
Mots clés : intensité,sonorité,fréquence fondamentale,diphtongue,ton,Mandarin